II) La reproduction asexuée est un mode de reproduction conforme
A) La division bactérienne permet de coloniser très rapidement le milieu
Lorsque les conditions de culture sont idéales, les bactéries peuvent se diviser toutes les vingt minutes environ. La duplication de lADN précède la division de la cellule par scissiparité : la paroi sallonge, une paroi se forme au milieu, séparant le cytoplasme et lADN équitablement. La colonie voit sa population augmenter de façon exponentielle : elle double toutes les vingt minutes environ, ce qui permet la colonisation très rapide du milieu. Tous les individus issus dune bactérie sont génétiquement identiques : ce sont des clones. De temps en temps apparaissent des mutants, qui survivent ou non. ( voir document n°3)
B) La mitose des cellules eucaryotes est un mode de reproduction conforme
Une cellule eucaryote qui va se diviser, une cellule-mère, possède des chromosomes à deux chromatides, qui se condensent en prophase de mitose, prenant une forme en bâtonnet. En métaphase , tous les chromosomes se placent sur le plan équatorial de la cellule, puis les deux chromatides de chaque chromosome se séparent, migrant chacune vers un pôle opposé de la cellule : cest lanaphase. Ces chromosomes se décondensent, en télophase et reprennent alors leur aspect de chromatine. Les deux cellules filles héritent de la moitié du cytoplasme. Par contre le nombre des chromosomes reste constant, les chromosomes étant à une seule chromatide après la mitose. Comme les deux chromatides de chaque chromosome-père sont identiques, et que chaque cellule-fille hérite dune chromatide de chaque chromosome, les deux cellules-filles sont strictement identiques entre elles, et identiques génétiquement à la cellule-mère. ( voir document n°4)
Là aussi, la croissance est de type exponentielle, mais est nettement moins rapide que chez les procaryotes. A lexception des éventuelles cellules mutées, toutes les cellules obtenues par mitoses à partir dune cellule sont génétiquement identiques, ce sont des clones.
Remarques : a) chez les eucaryotes pluricellulaires, certaines mutations rendent les cellules cancéreuses, ce qui représente un danger pour la survie de lorganisme. Il se trouve que des moyens de défense vis à vis de ces cellules existent.
b) le risque dapparition de cellules mutées augmente avec le nombre de cycles mitotiques effectués. Les cellules de la lignée germinale, qui donneront naissance aux gamètes, sont isolées très tôt au cours du développement embryonnaire, ce qui permet de limiter le nombre de mitoses avant lobtention des gamètes, limitant ainsi le risque dapparition de gamètes mutés.
C) Certains organismes eucaryotes se reproduisent par voie asexuée
La parthénogenèse, développement dun individu à partir dune cellule non fécondée, rencontrée chez certains animaux, le bourgeonnement dindividus animaux ou végétaux, le marcottage de nombreuses plantes, sont des modes de reproduction asexuée. Nul besoin dans ces cas de gamètes ni dorganismes sexués. Une hydre adulte qui bourgeonne de petites hydres, une femelle de puceron qui donne naissance à des jeunes sans sêtre accouplée, une plante qui libère des propagules issues de cellules somatiques (non sexuelles), un fraisier qui émet des stolons sur lesquels se développent de jeunes fraisiers, sont autant dexemples de reproduction asexuée dorganismes eucaryotes.
Lapomixie, production dune cellule-oeuf sans méiose, à partir dune cellule normale, est une propriété qui se rencontre chez certaines plantes. Cest le cas de nombreuses céréales, qui peuvent se reproduire par graines sans reproduction sexuée. En agronomie, on cherche à rendre apomictiques des plantes cultivées exotiques, ce qui constitue une voie de recherche prometteuse pour les pays en voie de développement notamment. (voir La Recherche n° 241, page 326)
Lautomixie est une autre originalité rencontrée chez certains animaux (des drosophiles, des papillons, des poissons rouges). Cela consiste à obtenir une cellule-oeuf par fusion de deux cellules sexuelles femelles, sans lintervention de gamète mâle.
Dans la majorité des espèces eucaryotes étudiées, ces modes de reproduction asexuée ci-dessus coexistent avec une reproduction sexuée. Rares sont les espèces dont les organismes ne se reproduisent que par voie asexuée. On peut citer des rotifères, qui sont dépourvus de reproduction sexuée. On peut donc penser que la reproduction sexuée, sans être indispensable, obligatoire, semble être la règle chez les organismes eucaryotes pluricellulaires.